Zopa : Le crédit 2.0
Je voudrais vous parler aujourd’hui de Zopa, un site qui présage d’une nouvelle pratique en matière de crédit : Le peer to peer.
Et oui, au même titre que l’on peut échanger des flux immatériels tels que de la musique ou n’importe quelle donnée informatique, il est possible d’échanger de l’argent. Voyons comment…

Le principe
Zopa est un système révolutionnaire qui permet à un internaute de devenir l’usurier virtuel d’un autre internaute et cela, quels que soient ses moyens, son lieu de domiciliation ou la devise qu’il utilise. Ils appellent ce principe, le pret social. Cela se passe ainsi :
- Zopa vérifie la solvabilité de l’emprunteur, selon un barème de A*-, A-, B- or C-.
- Les preteurs font une offre de taux et de durée
- Les emprunteurs évaluent les taux qui leurs sont offerts et si cela ne leur convient pas, ils peuvent revenir demain pour voir si les choses ont changé.
- Pour réduire les risques, les prêteurs de Zopa prêtent seulement de petites sommes à différents emprunteurs. Par exemple une prêt de £500 ou plus serai réparti parmi au moins 50 emprunteurs.
- Les emprunteurs reçoivent un vrai contrat impliquant plusieurs prêteurs.
- Les emprunteurs remboursent la somme mensuelle par débit direct. Si des remboursements sont manqués, une agence de recouvrement emploie le même processus de rétablissement que pour une banque classique.
- Zopa gagne l’argent en taxant les emprunteurs de 0.5% d’honoraire et des prêteurs d’une prestation de publicité de 0.5%.
Alors légal ou pas ?
Mais, allez-vous me dire, tout cela ne semble pas très légal. Effectivement, la loi française interdit d’usure privée.
Premièrement, ce site est anglais, pays dont la législation en matière de prêts est différente de la notre.
Deuxièmement, il existe pour l’instant un vide juridique pour ce genre de pratique. Car il ne s’agit pas de preter de l’argent de particulier à particulier mais de particulier à un conglomérat de particuliers, mettant à disposition une certaine somme qui elle-même, sera disséminée sur différents prets.
Le credo de Zopa est que tout le monde s’y retrouve. Les preteurs ont un rendement intéressant, les emprunteurs ont des taux très compétitifs. Et tout cela grace à la suppression de l’intermédiaire le plus gourmand : la banque.
Conclusion
Il est vrai que l’on peut être réticent à l’idée d’utiliser les services de Zopa. Mais c’était la même chose au début de l’e-commerce. On peut mesurer maintenant, à l’approche de noël, le boom des achats en ligne.
Zopa est l’un de ces sites qui sont en train de révolutionner non pas le web mais la vraie vie réelle. Et nous avons la chance d’en être les témoins. Ces pratiques d’avant-garde ont la particularité de mettre en avant le coté social (au sens égalitariste) et universel (au sens universaliste) du web. Imaginez un artisant tibétain pouvant, grâce à ce système, emprunter à des canadiens la somme lui permettant d’ouvrir sa fabrique. C’est tout simplement génial.
Le web social est pour moi, un véritable acteur à part entière du progrès social. Et l’on n’a pas fini d’être épaté.





December 18th, 2006 at 12:27 pm
Je partage l’analyse en conclusion (notamment le potentiel du système pour le microcrédit Nord-Sud).
En revanche, je ne suis pas d’accord sur l’analyse juridique et l’identification d’un vide. Au sens de la loi française, il s’agit clairement d’opérations de banque, et celles-ci font l’objet d’un très rigoureux monopole au profit des établissements de crédit.
Cordialement
December 18th, 2006 at 1:33 pm
Merci pour cette précision. N’étant pas un spécialiste, je sentais que je marchais sur des oeufs mais bon… On est bien d’accord donc, c’est strictement interdit en France. Dans ce cas, on peut craindre (ou espérer) qu’avec l’inertie législative, on ne puisse pas utiliser un tel service de sitôt…